Si Nasreddine et ses compagnons

Mort au Champ d’honneur de Si Nasreddine et de ses compagnons


Nos Moudjahidine de l’ALN ne manquaient, à l’instar de leurs pères et au péril de leur vie, ni de courage, ni d’audace !

C’est ainsi qu’un de leurs commandos a investi la ville de Mascara le 25 Août 1955.
Le chef de ce commando, Si Nasreddine, ainsi que certains de ses compagnons auront, lors de cette offensive aussi héroïque que dangereuse, sacrifié leur vie pour libérer l’Algérie du colonialisme français.

Deux éléments, se corroborant l’un l’autre, relatent l’évènement :
1/ un article paru dans un journal américain, le « Pittsburg Post Gazette », dans son édition du 26 Août 1955 :


2/ la relation qu’en a faite un militaire français ayant participé de manière directe aux opérations répressives de l’armée colonialiste ayant suivi :

" Opération dans la région de Mascara

En août 1957 - Notre compagnie, la 9ème, est installée dans une ferme à Ain-Allem (au sud de Beni-Saf). Nous y avons déjà séjourné, puisque les unités tournent à tour de rôle dans les différents sites.

Le 26 août la Cie est en alerte et reçoit l'ordre de faire mouvement vers Mascara à environ 180 Kms. Nous prenons la route vers 13 heures, après St Denis du Sig, nous attaquons une route sinueuse qui s'élève, passons Dublineau et découvrons des véhicules incendiés, un car calciné, nous pensons comprendre à quelle affaire nous étions confrontés.

Arrivée sur un plateau , la Cie se déploie pour effectuer un ratissage, le Capitaine PEDRONI nous briffe rapidement ; une bande de 40 fellaghas a attaqué le commissariat de Mascara et emporté toutes les armes –
L'Aviation les a repéré sur ce plateau et les a mitraillé -
Forts de ces renseignements, nous commençons le ratissage, ………..

Nous devions passer la nuit dans un hangar du terrain d'aviation de St André, près de Mascara. Le lendemain, vers 4 heures, d'autres unités nous ont rejoints, nous bouclons le faubourg Bab-Ali, sorte de casbah au coeur de Mascara.
La fouille maison par maison dure la journée, sans résultat tangible, j'avais déjà eu l'occasion de pratiquer ce type de fouille, en Novembre 1956 ici même alors que je faisais mon peloton de Sous Officier à Guiard.

Retour pour la nuit au terrain d'aviation.
Au matin, à nouveau ratissage à l’échelon Compagnie dans les gorges de la Chougran au nord de Mascara. Nous progressons sur les hauteurs et longeons des talwegs très profonds et boisés en contrebas. Vers midi, la progression est stoppée, pour une pause casse croûte, la première section est commandée à présent par la Sergent Henri ROUVIER qui a remplacé l'Adjudant-chef JEGOU promu au grade de Sous-lieutenant, j'en suis devenu son adjoint.
Les premières bouchées avalées, des soldats d'une autre section qui se trouvent en bordure du versant nord signalent des mouvements au fond du talweg, à environ 150 à 200m plus bas. La bande de fellaghas est bien là, on les distingue difficilement au milieu de la végétation.
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Armés de nos “mat 49” et de grenades, nous avons attendu avec une certaine inquiétude l’arrivée de l’adversaire. Au bout d'un certain temps, difficile à évaluer, je lève les yeux et en face, sur un versant boisé et haut (je saurai plus tard qu'il s'agit de la forêt de l'Oued Fergoug) j'aperçois l'arrière de la troupe de fellaghas en uniforme, qui disparaît dans Les bois. Notre petite troupe est remontée et j'ai rendu compte au Capitaine.

En étudiant la carte, nous avons vite compris, le talweg formait une patte d'oie, et les rebelles avaient pris à gauche et non à droite. Ce qui me permet aujourd'hui de relater cette histoire, car je ne sais pas ce qui se serait passé dans l'autre cas."

Par Diègue FLORES
Sergent au 3/8ème RIC
1ère Section de la 9ème Cie
http://www.veterans.fr/afn/1957_Operations_Zone_Centre_Oranais.pdf