La famine de 1867-1869, les victimes à Mascara

La famine de 1867-1869, les victimes à Mascara

« Victimes de la famine

La famine exerçant partout son oeuvre terrible, n'avait fait et ne faisait tous les jours que de trop nombreuses victimes.

Chaque jour, on relevait sur les chemins, dans les champs, et jusque dans l'intérieur des villes et des villages, les cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants morts de faim. En présence d'une misère aussi profonde, on comprend facilement qu'il a dû y avoir un nombre très élevé de victimes de ce fléau. Pour en être convaincu pleinement, nous ne citerons que quelques localités.

Dans la province d'Oran, à Mascara, le 3 décembre, on relevait dix cadavres d'indigènes morts, de faim.
Le lendemain, quatorze avaient succombé d'une, manière identique.
Le surlendemain, vingt- trois de ces malheureux étaient portés au cimetière par leurs coreligionnaires qui ne se soumirent à cette corvée que par la force.
Ce qui fait en trois jours, quarante-huit victimes.

Tous ces morts gisaient dans des trous, au fond des ravins, sur les chemins, dans les ruisseaux.même, et aussi dans un lieu que l'on appelle le Marabout de Sidi-Bouran, espèce de nécropole, tombe anticipée, où se traînaient et s'entassaient tous ceux qui sentaient leur fin approcher.

Pour cette seule commune de Mascara, du mois d'octobre 1867 au mois de mai 1868, on donnait, comme chiffre officiel, deux mille cinq cent quarante Arabes morts de faim. »

Source :
« Histoire des désastres de l'Algérie, 1866-1867-1868, » par l’abbé Burzet, 1869, page 86

Une image de la famine en Algérie, en 1868

Un grand merci pour ce rappel qui donnera peut-être à réfléchir aux sympathisants de hizb frança qui ont vite oublié ce que leurs aïeux ont enduré durant la période coloniale. C'est la politique de la terre brûlée menée de 1851 à 1860 par l'occupant qui a été la cause de cette famine pour une région qui avant la colonisation était exportatrice de blé et de produits agricoles.